Qi gong du bâton ou Taiji Yangsheng Zhang



Le TAI JI YANGSHENG ZHANG (QI GONG DU BATON)  a été recréé sur base de dessins anciens trouvés dans les tombes de Mawangdui lors des fouilles archéologiques des anciennes tombes de la dynastie des Han à Changsha en Chine.

Cette pratique nous raconte une histoire par la symbolique de sa gestuelle. Le Qi Gong yang sheng zhang renvoie en effet à l’image du batelier qui vogue sur sa barque, le bâton tel une rame. Ainsi armé, le pratiquant évolue en relation avec les éléments (eau, bois, air ou vent), et explore l’océan.

Le bâton est manipulé à la fois pour mimer le déplacement, s’appuyer et se défendre. 

Il y a une ouverture, 8 mouvements et une fermeture :

0. Ouverture
1. Le batelier agite sa godille
2. Le léger bateau vogue lentement
3. Le vent balance les feuilles de lotus
4. L'homme hale la barque
5. L'aiguille magique calme la mer
6. Le dragon d'or remue sa queue
7. Explorer la mer pour trouver des trésors
8. Conduire et retenir le qi dans le dan tian. Harmonisation du QI.
9. Fermeture

Principes généraux :


Ce daoyin renforce l’équilibre et fluidifie tous les liquides du corps en combattant les stagnations sanguines et lymphatiques

Daoyin ? :  le Dao Yin regroupe de nombreuses méthodes de Qi Gong basées sur des mouvements lents associés à la respiration pour faire circuler et équilibrer l’énergie dans le corps. Dao veut dire « conduire l’énergie en l’harmonisant » ; Yin signifie « travailler le corps pour le rendre souple ».

Le bâton fait fonction de balancier qui dans un mouvement régulier et alternatif ramène l’équilibre au centre du corps. L’usage du bâton (balancier) rend ce qi gong particulièrement amusant  et joyeux. En rétablissant l’équilibre du corps il rétablit par la même occasion l’équilibre mental : la paix – la sérénité –  le calme et l’harmonie à l’intérieur et à l’extérieur de la personne.

Cet exercice se pratique à l’aide d’un bâton. Le bâton est le plus ancien outil utilisé par l’homme.   

Dans la culture traditionnelle chinoise on utilise le bâton comme instrument pour augmenter l’équilibre entre le Yin et le Yang. Dans le dessin de Mawangdui repris ci-dessus on retrouve deux personnages faisant des exercices avec ce bâton. 
Ce dessin a été étudié par le professeur ZHOU Shirong de l’Institut provincial d’archéologie du Hunan. Dans son livre consacré aux dessins de Mawangdui  (MAWANGDUI TU) il décrit l’usage du bâton qu’il a retrouvé dans les textes anciens  :
« Inclinez et tournez le corps, maintenez le bâton des deux mains, levez la main gauche et baissez la main droite afin de connecter le yin et le yang avec le bâton ».
Cet écrit prouve que le bâton était déjà employé comme instrument de pratique du qi gong dans l’antiquité.  Dans divers écrits on retrouve d’ailleurs l’usage de cet instrument pour réguler le corps afin de fluidifier le sang et  la lymphe et de préserver la santé. Les auteurs Zhong Xia Ji et Lu Shi Chun Qiu décrivent l’usage du bâton comme remède pour solutionner les problèmes de stagnation et d’accumulation de Yin et d’eau dans le corps.

Le Bâton de bois est généralement d’aspect blanc et en pin ou en bambou et décorées avec des gravures de dessins chinois. Pour les praticiens mesurant moins d’1,75 m de haut un bâton de 105 cm suffira, et pour ceux qui sont beaucoup plus grand un bâton de 120 cm est conseillé. Le diamètre du bâton peut aller de 2,4 à 2,6 cm selon la taille de la main du praticien.

Les exercices au bâton suivent le principe du yin et du yang pour préserver la santé, fondements de la médecine traditionnelle chinoise. L’esprit et la conscience transcende le corps et les flux d’énergie dans le bâton qui est polarisé yin et le yang à ses extrémités.

Le bâton est une extension du bras, la forme du corps, une respiration abdominale et un esprit calme doivent former une unité.

Les mouvements de bâton sont toujours courbes, continus et ininterrompus. Ils comprennent principalement des cercles verticaux et horizontaux, on se déplace d’avant en arrière, de haut en bas, et de droite et à gauche.

En élevant le bâton vers le haut avec les jambes fléchies, le Qi s’écoule dans le Dan Tian inférieur (bas ventre), ​​quand le bâton descend et les jambes se tendent, le Qi s’élève vers Bai hui (sommet du crane), ainsi, avec une alternance du yin et du yang sur un cycle continu, l’afflux énergétique est sans fin. Le bâton est également utilisé pour masser les organes internes, mais aussi pour activer certains points d’énergie.

Le Tao du bâton, fonctionne selon le principe du Bā-guà « huit (Bā) figures de divination (guà)», en avant, en arrière, deux côtés et quatre diagonales. La taille du corps travail toujours et par effet de pivot, relie toutes les parties du corps à travers la colonne vertébrale, agissant comme la sève d’un arbre.


Travaillant surtout la ceinture scapulaire (ceinture pectorale), active le foyer supérieur : le cœur, les poumons et renforce le système immunitaire. Assouplie les articulations des poignets, des coudes et des épaules et renforce les bras. Les squats (flexion des jambes) et les rotations de la colonne vertébrale, renforcent les lombaires, dorsales et cervicales. Harmonise le Yin et le Yang et équilibre le flux d’énergie dans tout le corps fournissant santé et la longévité.

1ere étape : comprendre un peu le Qi gong :


Qi : énergie, souffle vital, vapeurs subtiles

il est intéressant de se pencher sur l’idéogramme chinois « Qi » qui représente un grain de riz, au dessous du signe du vent, et de la vapeur.
Il représente dans sa partie inférieure l’idéogramme du riz, nourriture fondamentale des chinois, et dans sa partie supérieure la vapeur que le riz libère lorsqu’il est cuit. Il regroupe donc à la fois un aspect matériel et dense, lié à la Terre, une céréale, et un aspect immatériel, tout à la fois perceptible et intangible, la vapeur (ou les nuages), lié au Ciel.
Le Qi a bien ces 2 composantes, et c’est là toute la base de la philosophie taoïste : toute vie provient de la fusion du Qi terrestre ou Yin avec le Qi céleste ou Yang.

La « trinité » des Qi


Le Qi est partout, et de nature différente. On peut le « classifier » sous différentes formes, dont la plus connue est le principe de dualité Yin/ Yang. Il est aussi intéressant de le présenter sous forme de « trinité » qui inclut le Qi Humain.

Ainsi, le Qi peut être terrestre (Yin), céleste (Yang) ou humain (union du Ciel et de la Terre)



Gong : travail, s'exercer, s'entraîner, mouvement


Qi= énergie / Gong= Faire circuler l'énergie.

Le Qi Gong désigne toutes les pratiques énergétiques chinoises qui ont pour but le maintien et l'amélioration de la santé.



GUIDE DU DEBUTANT à lire absolument, tout est expliqué simplement.


YIN & YANG

Comprendre le Yin et le Yang est très utile également. (vraiment le comprendre et non pas juste théoriser...)


Le Yin 陰
Le Yin est une des deux manifestations de l’énergie créatrice originale, représentées par le symbole du TAI JI. C'est la matière ténue, dont les agrégations forment la matière visible, les 'choses'.
Ses caractéristiques et propriétés sont les états solides, liquides ou gazeux, la forme, l'inertie, le ralentissement, la résistance au changement, la concentration, la divisibilité et la multiplicité.

Le yang 陽
Le Yang est l'autre manifestation évidente de l’énergie créatrice originale. C'est un dynamisme qui fait que l'univers est en constante transformation. C'est l'énergie responsable des changements, des mutations, des mouvements.
Ces caractéristiques et propriétés sont l'insubstantialité, le mouvement, l'accélération, la modification, l'expansion, l'unité et l'indivisibilité. Seule son action est visible, par les transformations qu'il induit dans les choses, dans le Yin.


Histoire du qi gong : 

ce site donne une large vue de l'histoire du qui gong, c'est très instructif. Histoire du QI GONG

Les méridiens:

Pour les arts martiaux comme pour la médecine chinoise; les parties les plus importantes sont les 12 méridiens (ou nadis selon la philosophie indienne du yoga) qui suivent leurs trajets externes sur les parties de notre corps.

1) méridien du poumon (yin)

2) méridien du gros intestin (yang)

 3) méridien de l'estomac (yang)

4) méridien de la rate/pancréas (yin)

 5) méridien du coeur (yin)

6) méridien de l'intestin grêle (yang)

7) méridien de la vessie (yang)

8) méridien du rein (yin)

9) méridien du maître coeur (yin)

10) méridien du triple foyer (yang)

11) méridien de la vésicule biliaire (yang)

12) méridien du foie (yin)


L’énergie circule dans tout l’organisme en permanence. Elle emprunte la voie des « méridiens », sortes de canaux de transport comparable à un fil électrique le long duquel transitent les électrons.

Ces 12 méridiens comportent des trajets soit superficiels, soit profonds et sont donc en relation avec les organes internes.

Ils « irriguent » tout le corps : trois d’entre eux commencent aux orteils et apportent l’énergie au niveau du thorax, endroit où trois autres méridiens font monter l’énergie jusqu'au bout des doigts ; de même, trois méridiens font descendre l’énergie vers le visage, où trois autres méridiens l’acheminent vers le bas jusqu'aux orteils.

Il y a encore deux méridiens (appelés « curieux » ou « extraordinaires ») qui ont pour fonction de relier les autres méridiens entre eux.

Je conseil les exercices de Yves Requena sur les 12 méridiens mais sans bâton à faire chez soi :



Medius-axion ou Méditation:

Pour moi tout ce mélange et se complète entre l'inde, la chine et le japon à une époque où chacun c'est influencé et tous enseignent grosso modo la même chose. (je simplifie beaucoup mais c'est ce que j'en retiens)
En bon occidental que je suis, je mélange et jongle avec les chakras (inde), le qi gong (chine) et le reiki (japon).  Mais tout se complète et rien n'est contradictoire à mon humble avis.

Il est question de se réaliser au travers d'une pratique spécifique qui appartient de plein droit au "Ritsu Zen"(japon) pour ne citer que lui, donc à une forme de "méditation active" liée un courant philosophique, humaniste et religieux appartenant au Bouddhisme.
Plus précisément au Bouddhisme de la branche du Dhyâna, née aux Indes, et connue en Chine sous la dénomination de Chan (Tchan).
Or la racine sanscrite du Dhyâna signifie "agir centré" que l'on a traduit par "méditation". Les premiers traducteurs occidentaux, généralement des Pères Jésuites, qui transcrirent ce sanscrit avaient une connaissance du grec et du latin, donc des racines et des significations, sinon des signifiants.
Ils utilisèrent donc le terme "méditation" dans sa signification originelle de "agir-centré" donc "medius" (au centre, ce qui se situe au milieu, comme le médius se situe au milieu des doigts) et "axion" (agir, faire, actif).
De fait, les Indiens différenciaient deux formes de "méditation", la forme active, le Dhyâna et la forme passive, ou assise : Asana Dhyâna.
Dans ce cas Asana signifie "assise" puisqu'il s'agit d'un rituel brahmanique destiné à "offrir un siège" à une divinité que l'on souhaite honorer.
Par la suite Asana est devenu synonyme de la "posture" que l'on utilise, par exemple, en Yoga.
Originellement il était donc question de "Méditation" (Dhyâna) ou "Agir centré" et de "Méditation en posture assise" (Asana Dhyâna) ou "Agir centré en position assise".
Les Chinois préférèrent utiliser les termes de Zhan Chan - Méditation debout donc active - et de Zhou Chan - Méditation assise donc passive. Ce qui fut traduit en Corée par Sa Sôn et So Sôn puis au Japon par Ritsu Zen et Za Zen.
Malheureusement les termes "actif" et "passif", ayant remplacé "debout" et "assis", furent pris au pied de la lettre.
La pratique se tournant vers la "non-intervention", voire la "non-action", et l'intériorisation, voire l'introspection, on abandonna donc peu à peu la pratique originelle, devenue suspecte, pour la remplacer par une posture dite de "Recueillement parfait".
Les formes chinoises, probablement issues des Indes, de "gymnastique bouddhiste" telles que le Yijingking Xisuijing aussi nommées Yi-Jin-Jing (I Chin Ching, Yi Gin Ching, Yi Jin Fa, Joo Yeok en coréen, Eiki Kinkyo en japonais) furent donc peu à peu oubliées et dépréciées.
Un peu comme le Zen a oublié Bodhidharma au profit de Hui Neng.

Entre Etre simplement humain et le paraître il a fallu choisir.

Les différentes approches :


Physique:


On peut en effet se limiter coté posture physique et ne pas être acquis à l'autre aspect cité ci-dessous, je le comprend bien et je respecte ce point de vue, ce qui compte, c’est le résultat et c’est incontestable, le résultat est là si l’on pratique simplement et sérieusement.
La posture physique se suffit à elle-même et elle pourrait s’intégrer à grand nombre d’activités sportives ou non.


Énergétique:


On peut aborder cette posture en intégrant des pratiques dites « internes » qui seront de plusieurs types et de plusieurs origines différentes.
Ce seront essentiellement des technique de visualisation et de contrôle de l’énergie dans les différents centes énergétiques, les chakras chinois ou indiens.

2eme étape : le bâton !!


La bonne longueur de bâton est environ 20 cm plus bas que la hauteur d'épaule.
Un manche de râteau (sans le rateau !) est parfait pour débuter (diamètre et solidité adéquat).
Pour simplifier un bâton de 120 cm fera son travail.  A adapter selon chacun, si c'est trop long après quelques exercices, on peu le couper.

Le manche à balai est trop fin.

J'ai un long bâton chez moi de 2m50 au bon diamètre, je le coupe et hop je suis équipé !

Je compte me fabriquer un bâton plus tard le tailler.

Donc voilà j'ai mon bâton de débutant et maintenant ?

Ce que je trouve pratique avec le qi gong c'est qu'il ne faut pas suivre des cours toutes les semaines dans une école (mais on peu aussi suivre des cours hebdomadaire si on le veux).
Par contre il vaut mieux suivre une formation pour comprendre l'essence du qi gong et pour apprendre les bons gestes et ne pas prendre de mauvaises habitudes. (comme pour le sport en fait).

Une fois les gestes enseignés, on s’entraîne chez soi pour rendre cela plus fluide et rien n'empêche d'aller revoir le professeur pour lui montrer notre évolution et qu'il corrige certaines erreurs.
Avec le temps l'envie d'apprendre d'autres enchaînements viendra assurément et le professeur est là pour nous les apprendre.

Donc voilà,

3 eme étape : se trouver un professeur.


La fédération du qi gong de Belgique donne quelques références.  Mais je cherche en flandre (region bruxelles Nord) et là il n'y a rien sur ce site.

4 eme étape:  S’entraîner.  


Ca ne prend que 10 minutes donc on peut caler cela à n'importe quel moment de la journée qui nous convient le mieux.
Il faut être régulier bien sur, on se fixe des objectifs réalisable et on s'y tient.
On début ce sera une mémorisation des mouvements qui n'aura rien de méditatif.  Le but étant de rendre cela automatique pour enfin pouvoir méditer pendant l'exercice.

C'est harmonieux, relaxant, méditatif.

il s’agit d’une série de huit mouvements répétés deux ou trois fois.

Ce site donne une explication pas à pas : energie-harmonie

VIDEO de ludovic Monsigny qui montre clairement les mouvements :

Et une autre de l'institut de Qi Gong :

Et une dernière qui rentre dans les détails avec commentaires en chinois...



Commentaires

  1. Très bel article. J'adhère au fait de prendre des cours avec un professeur puis de pratiquer à domicile.
    J'aime vos comparaison entre l'Inde, le Japon et la Chine. Complémentaire .

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  2. y en avaient, y en a plus !! (des questions); 5U.

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